TriOMix, un événement pour éduquer à la citoyenneté !
TriOMix est le premier sprint créatif de 3 jours adapté à la prévention, la réduction, le tri, le recyclage, la réutilisation des déchets dans l’espace urbain dense. Un terrain de jeu, de réflexion et de création imaginé par Citeo, la chaire Recyclage de Centrale Lyon, la Métropole de Lyon en collaboration avec Erasme, son Living Lab, dont nous parle Catherine Giraud-Mainand, titulaire de la chaire Recyclage, à l’initiative de l’événement.
Bonjour Catherine. Pour commencer, peux-tu nous expliquer rapidement comment est née l’idée de ce TriOMix ?
Tout a commencé il y a un peu plus d’un an à l’époque du renouvellement de la chaire recyclage et économie circulaire avec Citeo et Centrale Lyon. Avec l’équipe régionale de Citeo, nous avions envie d’ajouter des modules complémentaires au module « enseignement » pré-existant de la chaire, de faire bouger les lignes et de s’inscrire davantage dans l’apprentissage par le faire, dans l’innovation, dans la recherche. Nous avons choisi le format du MIX. Il a fallu ensuite plus de 6 mois pour convaincre les différents acteurs de la pertinence de ce choix, et autant pour construire le projet de A à Z.
Qui sont les principaux acteurs impliqués dans le projet?
Il y a d’abord les 3 membres fondateurs que sont la Métropole de Lyon, Citeo et Centrale Lyon à travers la chaire recyclage. Erasme le living lab de la métropole de Lyon qui est à l’origine du format des Mix est aussi l’une des chevilles ouvrières du projet, mais nous avons aussi des partenaires comme le vidéaste Sébastien Lardon qui a recruté et drivé la media room composée d’étudiants en communication pour relayer l’info. L’atelier en Goguette, nous a accompagnés sur la réalisation des prototypes en carton, Pierre-Gilles Levallois, aux côtés des ressources d’Erasme pour la techshop…
Photo Sandrine Thesillat
Avec quelques jours de recul, le résultat de ce TriOMix ressemble t-il à l’idée que tu avais en tête initialement ?
A chaque Mix, je suis toujours aussi surprise de voir ce que l’intelligence collective permet de réaliser ! Autant d’idées qui jaillissent en mettant à la même table des personnes d’horizons différents qui n’ont quasiment jamais l’occasion de se croiser, en leur proposant une méthodologie idoine, c’est vraiment bluffant !
Cette diversité de profils ne peut-elle pas être un frein à la dynamique de groupe ?
C’est vrai que par rapport au Museomix ou à Edumix qui s’appuient sur des communautés déjà existantes, ou les profils sont plus homogènes, le TriOMix offre un vrai défi avec ses publics très hétérogènes. C’était un choix assumé de réunir autour de la table des agents de la Métropole, des élus, des étudiants, des enseignants, des acteurs de l’économie sociale et solidaire, des membres d’associations, des entreprises du déchets comme Suez ou Sulo. Ça prend certes plus de temps au début pour acculturer tout le monde, mais les solutions obtenues sont vraiment innovantes et sortent du cadre.
Photo Sandrine Thesillat
Quels étaient les défis à relever lors de ce TriOMix ?
Sur les 7 défis proposés, 6 ont été retenus par les équipes. Parmi elles, on trouve des enjeux tels que la réduction des déchets, leur gestion lors des événements comme les festivals, l’idée de repenser les bacs de tri pour les rendre plus ludiques, ou encore la (re)mobilisation au tri des 18-25 ans qui – même s’ils se mobilisent dans la rue pour le climat – s’engagent moins que leurs aînés.
Une solution en particulier qui t’a particulièrement marquée ?
Une des solutions proposées qui m’a plu est un projet nommé OIDA qui est une sorte de Yuka du tri. Il s’agit d’une appli qui permet de scanner les déchets avant de les jeter (ou lors de l’achat) et qui indique non seulement dans quelle poubelle jeter un emballage, mais aussi quels sont ses composants, son impact environnemental depuis l’extraction jusqu’à la fin de vie du produit. L’appli propose aussi une alternative du même produit, mais dans un emballage différent.
Photo Sandrine Thesillat
Au-delà de l’événement. Quel avenir pour tous ces projets nés du TriOMix?
Dès le départ, nous avons pensé l’événement pour que les projets qui en sont issus puissent être consolidés grâce aux équipes d’Erasme et présentés à la collectivité, voire aux écoles et Mairies d’arrondissement, avec une médiation pour leur donner de la visibilité et recueillir davantage d’avis sur les idées proposées. TriOMix peut également compter sur le soutien de la Métropole de Lyon pour tester les prototypes sélectionnés auprès des citoyens. Et puis, l’ambition de ce TriOMix est de semer des graines et faire en sorte qu’il soit duplicable auprès d’autres collectivités, tout d’abord en France, puis dans le monde entier. Mais aussi qu’il soit une source d’inspiration pour d’autres secteurs d’activités.
Photo Sandrine Thesillat
Pour conclure, si tu devais ne retenir qu’un seul moment, lequel choisirais-tu ?
J’aime celui du prototypage quand chacun s’agite pour mobiliser les équipes ressources : carton, électronique, design, etc nécessaires à la réalisation de son projet. Le lieu se transforme alors en quelques minutes en une véritable ruche où tout le monde s’active dans tous les sens. Il y a aussi le moment où les équipes se mettent d’accord sur le défi qu’elles souhaitent relever. On sent là que la dynamique collective prend le pas sur les envies individuelles, que ceux qui étaient venus avec des idées très précises de ce qu’ils voulaient faire, acceptent de se mettre au diapason de leurs partenaires pour aller vers une solution commune. Ce sont deux moments forts pour moi cas ils reflètent vraiment l’esprit de l’événement.
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