Le Made in France !
Qu’est-ce que le made in France ?
Selon un sondage Ifop réalisé pour Pro France en septembre 2017 (ndr. enquête menée auprès d’un échantillon de 981 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus), 93 % des Français considèrent qu’acheter un produit made in France est une manière de soutenir les entreprises françaises et de participer au maintien de l’emploi en France. Toujours dans ce sondage, ils sont 75 % prêts à payer plus cher un produit dont ils savent qu’il a été fabriqué en France.
Au-delà de l’engouement de nos concitoyens pour le « fabriqué en France », qu’en est-il exactement du made in France ? Comment le définir ?
Ce n’est pas si simple. Ainsi un t-shirt peut bien être tissé, apprêté, coupé, confectionné et distribué sur le territoire, le coton qui le constitue n’a certainement pas poussé dans les Vosges. La définition généralement admise est celle émise par les douanes et validée par la Répression des fraudes, à savoir « le lieu de la dernière ouvraison substantielle doit être en France ».
Le label « Origine France garantie » va plus loin : « tout produit dont 50 % du prix de revient industriel est réalisé en France, et qui acquiert ses “caractéristiques essentielles” en France. » Le label France terre textile, en revanche, a choisi une autre voie : « Pour obtenir le label, il faut que plus des trois quarts des étapes de fabrication d’un article textile soient effectuées en France. Nous considérons que toutes les étapes sont d’égale importance, de la fabrication du fil à la mise sur le marché de l’article confectionné », indique Cyrielle François, porte-parole de Vosges terre textile.
Ce dossier n’a pas pour objectif de faire un état des lieux de l’économie du made in France, mais de mieux comprendre, à travers plusieurs exemples d’entreprises, la réalité du domaine.
Comment, alors que la part de l’industrie dans l’emploi est passée de plus de 16 % il y a quinze ans à 12,5 % aujourd’hui, peut-on encore produire français ? Quels ont été les choix de ces entreprises pour rivaliser avec les produits low-cost des pays à très bas salaires ou, de l’autre côté du spectre économique, la réputation de qualité des produits made in Germany, Switzerland ou encore Japan ? Quelle est la stratégie de ces industriels ?
Pour le savoir, nous avons recueilli les témoignages d’acteurs de la high-tech, de startupers ayant fait le pari du made in France mais également de marques historiques qui, au fil des décennies, voire des siècles, ont su se réinventer pour assurer leur pérennité.
Céline Jacquot, rédactrice en chef adjointe de la revue Centraliens