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09 avril 2021

Groupe SEB : Paroles de femmes ingénieures dans l'industrie

La place des femmes ingénieures dans l’industrie ne doit pas se limiter à une approche quantitative qui tend à gommer la diversité qu’elle apporte. Anna Lancellotti et Ingrid Johanis, ingénieures chez SEB sont venues partager leurs parcours de femmes cadres dans un milieu d'hommes : comment ont-elles progressé ? Quels sont leurs challenges ? Leurs atouts et les éventuelles difficultés qu’elles ont pu rencontrer ? Un vécu qu’elles ont accepté de raconter lors d’un webinaire organisé par l’ACL dont voici le récit.


Une diversité de parcours

Réunies lors de cette prise de parole, Anna et Ingrid ne se définissent pas par leur genre, même si elles ont conscience que celui-ci a joué un rôle dans la façon dont elles se sont construites.

Ingrid d’abord, héritière des femmes libres qui l’on précédée dans sa famille. Sa grand-mère croate passait son temps à lire, quand l’autre, vendéenne, intarissable exploratrice, fit le tour du monde à une époque où les femmes étaient plus souvent aux fourneaux que sur les routes. Sa mère enfin, qui lui apprit à lire dès l’âge de 4 ans, à elle et à sa sœur, avec l’idée d’en faire des femmes libres.

Un héritage qui a marqué la femme qu’elle est devenue, depuis ses études d’ingénieure, jusqu’à son attirance pour le monde industriel, le travail collectif, la création de valeur. Aujourd’hui, Ingrid est directrice d’un site de production spécialisé dans les centrales vapeur et fers à repasser du Groupe SEB. Un clin d’œil sans doute qui rappelle les clichés qui associaient il y a peu la femme aux tâches ménagères… A un détail près, au quotidien, Ingrid encadre des centaines de personnes ! Un manager comme les autres donc même si de nombreuses anecdotes ont marqué son parcours de femme ingénieure. Histoires qu’elle nous racontera plus tard.

Comme son nom le suggère, Anna Lancellotti est italienne, mais c’est à l’étranger qu’elle a vécu la moitié de sa vie, notamment en France, deuxième pays où elle a passé le plus de temps, que ce soit chez Procter & Gamble, ou au sein du Groupe SEB depuis 2017.

Pour Anna, la diversité se conjugue au pluriel. Ce fut d’abord celle de sa taille qui enfant la faisait sortir du lot, elle qui rêvait de rester dans le cadre. Plus tard, à l’École polytechnique de Milan, elle fit partie des 3 étudiantes sur les 300 élèves de sa promotion. Elle fut la seule à sortir diplômée. En sport aussi, là où ses coéquipières ne parlaient que de carrière professionnelle, elle due privilégier ses études.

La diversité, Anna connaît bien et sa vie professionnelle aux quatre coins du monde en est le symbole. Passée par l’Europe et l’Asie, elle voit dans la diversité culturelle une richesse qui pousse à développer des solutions nouvelles. Jouer avec les expressions du visage pour casser la barrière de la langue, se mettre à la place de ses équipes chinoises pour tenter de comprendre leur logique et s’adapter. Apprendre, toujours. Et comme elle s’amuse à le rappeler, ce qu’elle aime par dessus tout c’est «connecter les petits points ensemble et analyser les principes d’actions/réactions. »

S’affirmer en tant que femme dans un monde d’hommes

La résilience, concept à la mode, Ingrid l’a expérimentée dès ses études, s’habituant aux réactions masculines voire sexistes qui l’accompagnèrent jusqu’à ses premières années de carrière professionnelle. Elle se souvient ainsi de son premier job dans un openspace entourée de 5 collègues masculins qui l’invitèrent à passer sous le bureau lorsqu’elle voulut un jour utiliser l’imprimante. Elle ne s’est jamais démontée. Comme lorsque, quelques années plus tard, devenue responsable de production d’ateliers d’outillage, elle tombait de temps à autre sur des calendriers de femmes nues accrochées aux murs, et qu’elle interpellait l’ouvrier responsable de la déco d’un « qu’est-ce qu’elle est jolie ta fille ! ». Souvent, les hommes rougissaient avant, quelques jours plus tard, de retirer leur affiche.

Ailleurs, elle se souvient du jour où le CEO de l’entreprise qui l’employait vint visiter son site de production et où il mit plusieurs minutes avant de comprendre qu’elle n’était pas l’assistante de direction venue lui servir le café, mais bien la responsable avec qui il avait rendez-vous…

Quand on demande à Ingrid et à Anna comment elles réagissent face à des blagues sexistes, elles soulignent que le plus important est de veiller à ce que personne ne se sente blessée ou offensée. Si cela arrive, elles prennent le temps d’en discuter à l’écart avec les blagueurs indélicats afin qu’ils prennent conscience que leur humour peut être différemment perçu selon les personnes.

Les femmes : un atout pour les industries

Ni Anna, ni Ingrid ne semblent avoir vécu leur féminité comme un frein à leur évolution professionnelle. Au contraire même, Ingrid reconnaît qu’elle se fait régulièrement chasser par des cabinets de recrutement, sans doute en quête de profils comme le sien, pour coller aux quotas de femmes au sein des entreprises. Chez SEB, leur nom apparaît régulièrement dans la liste des bénéficiaires aux formations des cadres de l’entreprise, car elles restent moins nombreuses dans leur domaine respectif.

Anna en est convaincue, être une femme peut permettre une gestion plus émotionnelle des situations et à ce titre représenter un atout pour l’entreprise en termes de management. Être capable de dire « je sens que » plutôt que « je pense » ou « je crois » offre selon elle une voix dissonante et enrichissante dans la façon de penser et d’engager les équipes. Raison de plus pour que les femmes ne cherchent pas à lisser leurs émotions afin de coller aux normes masculines.

Quant à la question de la maternité, elle ne devrait pas en être une pour l’entreprise. Celle-ci a souvent une vision à long terme de sa relation avec ses collaborateurs. Des parenthèses de quelques mois de congés maternité ne doivent pas remettre en question cette relation, surtout que ces événements participent à l’équilibre et au bien-être de leurs employées.

Conseils aux ingénieures dans l’industrie

Travail, passion d’apprendre, sens des responsabilités et de ses équipes, les conseils pour réussir comme ingénieur dans l’industrie ne varient guère que l’on soit un homme ou une femme. Mais la diversité genrée rend parfois les choses plus complexes. Raison de plus pour s’appuyer au sein de son entreprise, sur les bonnes personnes, celles qui permettent de recharger les batteries tout en continuant à progresser. Un équilibre que Anna et Ingrid semblent avoir trouvé chez SEB qui propose régulièrement à ses équipes de management de nouveaux outils et services pour les accompagner dans leur démarche de leadership.

 

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