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02 juillet 2018

Burn out : un check-up nécessaire (video)

Dans une société centrée de plus en plus sur le culte de la réussite et de la performance, où l’hyper-connectivité rime souvent avec une disponibilité de tous les instants, la souffrance au travail touche un nombre croissant de Français. Ouvriers, salariés, cadres ou dirigeants, entre 30 000 et 300 000 personnes seraient aujourd’hui concernées par le burn-out. Malgré son impact croissant, le sujet reste encore tabou dans le milieu professionnel, car synonyme de faiblesse, voire d’échec à se montrer à la hauteur.


Marie Pezé Docteur en Psychologie à l’origine de l’ouverture de la première consultation hospitalière sur la souffrance au travail en 1997, et Arnaud Casado juriste et Maître de conférence à l’Université de Paris I (Panthéon Sorbonne) sont venus partager lors d’une conférence organisée dans le cadre des Cafés Éthiques, leur vision de cette maladie si difficile à appréhender ainsi que les questions qu’elle soulève d’un point de vue juridique, médical, professionnel et surtout sociétal.

Conférence Café Ethique Centrale Lyon

Marie Pezé nous interroge ainsi sur notre rapport au travail et la recherche de reconnaissance qui en découle, deux socles indispensables à notre réalisation personnelle.

Elle souligne la vigilance nécessaire entre collègues au sein de l’entreprise pour anticiper, identifier et prévenir les cas d’épuisement professionnel. Cette attention doit également s’accompagner d’un changement de regard sur les personnes touchées par le burn-out.

Au-delà du cliché facile de l’employé fragile, une prise de conscience est nécessaire pour voir dans ces salariés en rupture, des sentinelles qui doivent alerter d’un dysfonctionnement plus profond au niveau du management voire de la société toute entière.

La psychologue souligne l’attachement des Français à leur travail. A l’origine, peuple d’artisans qui trouve dans la reconnaissance de son travail, une forme d’émancipation.

Aujourd’hui, lorsqu’on interroge les Français, ils ne souffrent pas de trop travailler, mais de ne pas avoir le temps, ni les effectifs, ni les moyens pour bien faire les choses.

En tant que futurs managers, les élèves de Centrale Lyon se doivent d’être vigilants pour eux-même mais aussi vis-à-vis des personnes qu’ils auront à manager un jour. Avec une question en suspens : la formation d’ingénieur intègre t-elle cette dimension humaine et psychologique ?

 

Arnaud Casado, juriste et maître de conférence à l’Université Panthéon Sorbonne a quant à lui tenu à rappeler dans quel cadre juridique le burn out pouvait être pris en compte au niveau du droit français. Quelles en sont les définitions ? Sont-elles toujours claires et suffisamment adaptées à la réalité pour valider l’existence de cette pathologie au niveau du droit ? Dans quelle mesure un salarié victime de souffrance au travail peut-il prouver que son état est lié à son activité professionnelle ?


Malgré l’existence dans le code du travail de l’article L41-21 -1 qui précise qu’un employeur a obligation de protéger la santé physique et mentale de ses employés au travail, le juriste a souvent du mal à trancher entre la parole du salarié et celle contradictoire de l’employeur.

Arnaud Casado rappelle qu’en France, les outils pour lutter contre la souffrance au travail, s’ils peuvent être perfectionnés, ont le mérite d’exister. Malheureusement, tout le monde feint de les oublier. Les salariés ne les connaissent pas. Quant aux futurs dirigeants, rares sont ceux qui sont correctement formés au droit du travail. Alors qu’eux-même, de par leur contrat sans horaires fixes sont souvent les premiers exposés aux risques de burnout.

Retrouvez l’intégralité de cette conférence en vidéo ci dessous :

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